FIL ROUGE 2016-2017

ECRIVAINS VOYAGEURS

Tentative de définition (source Wikipédia) :

Un écrivain voyageur a pour caractéristique de fonder tout ou partie de son œuvre sur une expérience personnelle du voyage. À travers le roman, la poésie ou bien l'essai, il met à profit ses découvertes, en tire des enseignements ou bien donne à voir à son lecteur, de sorte que son aventure personnelle prend une dimension beaucoup plus large, universelle et littéraire.

L'écrivain voyageur n'est pas simplement l'auteur de récits de voyages, genre dans lequel les plus grands auteurs se sont illustrés : par exemple les Choses vues de Victor Hugo, ou bien les Voyage en Italie de Stendhal ou Jean Giono. Mais là où l'écrivain traditionnel accomplit un exercice de style, se lance dans une entreprise littéraire circonscrite à une ou quelques œuvres, l'écrivain fondamentalement nomade y engage tout son être intime et littéraire : « Écrivain-voyageur : si vous le coupez en deux, vous n’aurez pas d’un côté un voyageur et de l’autre un écrivain, mais deux moitiés d’écrivain-voyageur ». Quant à Jacques Lacarrière, il compare l'écrivain-voyageur à un « bernard-l'hermite planétaire » et le définit comme un « crustacé parlant dont l'esprit, dépourvu de carapace identitaire, se sent spontanément chez lui dans la culture des autres ».

Certaines grandes surfaces culturelles proposent désormais un rayon « Écrivains voyageurs ». On peut y constater que l'acception du terme y est mal définie, mêlant récits de voyage à proprement parler à divers manuels touristiques ou livres d'images.

Quant à chacun d’entre nous, l’essentiel est de trouver un romancier, un bourlingueur ou un écrivain voyageur dont le récit nous a emballé enfin de partager nos enthousiasme sur ces lointains.

PROPOSITIONS DE LECTURE

1 BARLEY Nigel  Un anthropologue en déroute
2 BLY Nellie  Le tour du monde en 72 jours
3 BOMBARD Alain  Naufragé volontaire
4 BROKKEN Jan  Les Ames baltes 
5 BRYSON Bill  American rigolos
6 CHARLES-ROUX Edmonde Un désir d'Orient
7 CHATWIN Bruce Le chant des pistes
8 DREGE Jean-Pierre Marco Polo et la route de la soie
9 EBERHARDT Isabelle Notes de route
10 FERNANDEZ  Dominique Transsibérien
11 HOFFMAN Blaise Marquises
12 JORIS Lieve Les portes de Damas
20 KAPUSCINSKI Ryszard  Ebène (aventure africaine)
13 LOPEZ Barry Rêves Arctiques
14 MAILLART Ella Croisières et caravanes
15 OLLIVIER Bernard La longue marche (1er tome, Traverser l’Anatolie)
16 POULAIN Catherine  Le grand marin
17 ROLIN Jean  Terminal frigo
18 ROLIN Olivier Bakou (derniers jours en Azerbaïdjan)
19 RUFIN Jean-Christophe  Immortelle randonnée
21 SEPULVEDA Luis Dernière nouvelle du sud
22 STASIUK Andrzej  Fado
23 TESSON Sylvain  Dans les forêts de Sibérie
24 TESSON Sylvain  Berezina
25 THUBRON Colin  L’ombre de la route de la soie
26 VANIER Nicolas Destin Nord
27 WEBER Olivier Voyage au pays de toutes les Russies
28 WOLGENSINGER Jacques L'épopée de la croisière jaune

Extraits du site lonelyplanet.fr 

L'Usage du monde (Yougoslavie-Inde)
Nicolas Bouvier et Thierry Vernet, 1963

Après la guerre, le monde, qui n'était plus à explorer pour l'Humanité, restait à parcourir pour chaque individu. L'Usage du monde, c'est d'abord l'histoire de deux aventures : celle d'un voyage, et celle d'un livre. Deux amis d'enfance, Nicolas Bouvier et Thierry Vernet, – l'un écrit, l'autre peint –, achètent une vieille Fiat, et prennent la route. Belgrade, Constantinople, Téhéran, Persépolis, Kaboul, et beaucoup de patelins entre ; en tout, dix-sept mois. Nicolas Bouvier mettra des années à finir son livre. Le récit porte le plus beau titre de la littérature de voyage, peut-être de la littérature tout court. Publié en 1963, c'est un immense succès ; il attendra plusieurs années de sortir des frontières suisses pour inspirer une nouvelle génération de voyageurs.
 
Dans les forêts de Sibérie (Russie)
Sylvain Tesson, 2011

Dans notre époque de déplacements à grande vitesse, Sylvain Tesson fait figure de résistant en faisant du temps et de la force musculaire les ingrédients de ses voyages, loin de tout et de tous. En 2010, il partit se cloîtrer six mois dans une cabane au bord du lac Baïkal, avec force réserves de bouquins, de vodka et de cigares. Enfin, se cloîtrer, pas vraiment : il avait la nature pour lui seul. Son livre est un journal philosophique accouché de la lutte contre l'ennui et le désespoir, nourri de contemplation et de l'inspiration d'autres écrivains-voyageurs tels que Henry de Montherlant et Peter Fleming.

Bakou, derniers jours (Azerbaïdjan)
Olivier Rolin, 2010

La quatrième de couverture de Suite à l'hôtel Cristal, paru en 2004, présentait ainsi son auteur : « Olivier Rolin (Boulogne-Billancourt, 1947-Bakou, 2009) ». Olivier Rolin avait mis en scène sa propre mort dans ce livre se déroulant dans des chambres d'hôtel du monde entier. Le moment venu, comme pour jouer avec le sort, Olivier Rolin s'est rendu à Bakou. Aucun des voyages d'Olivier Rolin n'aura eu un prétexte aussi grave et fantaisiste, et aucun de ses récits de voyage cette liberté de vagabondage, sur les lieux et dans le temps d'une mort auto-présumée. Rolin se regarde avancer comme un fantôme vivant, et baragouine un russe retranscrit comme il l'entend. Un œil qui s'attarde sur les épaules des femmes, une pensée pour un illustre prédécesseur, Alexandre Dumas, et au bout du conte un album de rencontres et d'images en noir et blanc – Rolin joignant à sa prose quelques photographies.

Africa Trek (Afrique de l'Est)
Alexandre et Sonia Poussin, 2007

« 14 000 kilomètres dans les pas de l'Homme » : tel est le sous-titre du livre (en deux parties) de Sonia et Alexandre Poussin, et le fil conducteur de leur voyage. Le fil, la piste en question, empreinte de religiosité, c'est le parcours symbolique des premiers hommes depuis leur foyer présumé, en Afrique du Sud, jusqu'en Galilée. Alexandre Poussin, qui n'en était pas à son premier essai puisqu'il fut le compagnon de route de Sylvain Tesson, a effectué cette randonnée de trois ans avec son épouse. Au bout du chemin, un récit paru en deux volumes, un album photographique, une série documentaire pour la télévision… et un enfant.

Le grand festin de l'Orient (route de la soie)
Olivier Weber, 2004

Le Grand Festin de l'Orient est une oasis dans le parcours d'Olivier Weber, grand reporter et correspondant de guerre, qui s'est notamment illustré dans la dénonciation des trafics d'opium, de la déforestation en Amazonie, ou du fanatisme religieux des Talibans. Il s'agit ici de reprendre un itinéraire bien connu, la route de la soie, pour cet auteur qui fréquenta longtemps le commandant Massoud, en Afghanistan. Car c'est justement vers l'Afghanistan que s'engage cette prose partie de l'antique maison de Marco Polo, à Venise, pour célébrer la richesse intellectuelle et artistique ayant fleuri le long de cette route entre l'Orient et l'Occident, pendant deux millénaires.
 
Mémoires glacées (Grand Nord)
Nicolas Vanier, 2007

Il ne faut pas avoir froid aux yeux pour faire du Grand Nord sa terre d'élection. Pendant plus de vingt ans, Nicolas Vanier a traversé la Laponie, le Canada, le Yukon, l'Alaska, la Sibérie au cours d'expéditions à pied, en chiens de traîneau ou en canoë. Ces mémoires ne racontent pas en détail ses différents voyages – il l'a fait au moyen de nombreux autres livres et films – mais se concentrent sur l'évolution de son rapport à un milieu hostile, mais passionnant et fragile. Son témoignage est également une trace de la lente mais dévastatrice dégradation des milieux glacés, en première ligne des effets du réchauffement de la planète.

Nullarbor (Australie)
David Fauquemberg, 2007

Nullarbor, c'est-à-dire aucun arbre. La plaine qui porte ce nom se trouve au sud du continent habité le plus au sud de la planète, l'Australie. Le narrateur la parcourt, ou attend de la parcourir, en stop. Pas d'arbres, mais du sable, des motards et des auberges de jeunesse tombant en ruine. On est pour l'essentiel en Australie-Occidentale, et il y a justement un faux air de western dans cette région agitée de sourde barbarie. Récit de voyage, fuite virant au cauchemar, roman de formation, Nullarbor tient un peu de tout ça, mettant aussi bien en scène une chasse au requin à la Winchester que le contact initiatique avec la culture aborigène, avec pour ciment un style tendu et secoué, flirtant avec les abîmes.