19/10/2013

SORTIE DANS LE COMMINGES

A la découverte du peintre René GASTON-LAGORRE

« Ce que je tente, c’est de figurer ce que nous sommes,
ce qu’est l’homme en son parcours terrestre.
»


Première étape : L’Isle-en-Dodon

Sur la Place du Foirail, nous attend notre guide pour la journée, Pierre Dorléac, le frère de notre amie Madeleine.

Nous découvrons la Mairie-Halle toute en briques, construite en 1852-1854 sur l’emplacement de l’ancien château des Comtes de Comminges, à proximité de l’église fortifiée.
 
 Monsieur le Maire nous reçoit dans la grande salle des mariages décorée en 1945-1946 par Gaston-Lagorre. Dans un premier temps, il nous raconte avec verve l’histoire de la ville administrée par les Comtes du Comminges depuis la fin du Xème siècle jusqu’au milieu du XVème et détaille les variations de l’urbanisme, de la cité médiévale à nos jours. Il nous fait découvrir deux personnages remarquables de la Révolution qui reposent au cimetière de la ville : Jean-Pierre Roger, juge royal puis député du Tiers Etat (il représenta le Comminges à l’Assemblée Constituante) et l’abbé Gabriel Lasmastres (élu député du Comminges pour le clergé, il refusa de prêter serment, s’exila puis revint avec le titre de curé-doyen).


Ensuite, Monsieur le Maire retrace les circonstances qui ont amené Gaston-Lagorre à peindre les sept œuvres exposées. Tout d’abord, nous admirons une allégorie de la ville encadrée par le cycle des saisons, évoquant avec force détails des scènes de la vie rurale. Ces cinq grandes toiles aux couleurs vives couvrent tout le mur Est. René Gaston-Lagorre les a peintes en 1944, suite à une commande d’un riche industriel de la région.

L'été





















Puis nous contemplons avec émotion le tableau rendant hommage aux 24 maquisards du village, tombés sous les balles allemandes au maquis de Meilhan le 7 juillet 1944. La frise des médaillons encadre un triptyque témoignant de l’horreur du massacre.







Nous terminons la visite par un tableau allégorique peint en 1947. Trois femmes se tenant par la main, chacune arborant une couleur du drapeau français et regardant dans une direction différente, incarnent la diversité et la solidarité de la République au sortir de la guerre.



Deuxième étape : Meilhan 

Nous nous retrouvons sur le lieu du martyre des membres du maquis de Meilhan. Cette tragédie a profondément marqué la conscience collective des habitants de L'Isle-en-Dodon et de la région. Sur le site conservé intact, un monument du souvenir a été érigé pour honorer la mémoire des 76 résistants assassinés.

 


Troisième étape : Saint-Laurent-sur-Save 
 
En 1938, l’abbé Carrère demande au jeune peintre de décorer l’église du village. Celui-ci, pour limiter ses dépenses, installe son atelier à Saint-Laurent, dans une remise de la ferme d'un notaire.




















Nous découvrons et admirons les premières œuvres d’inspiration religieuse du peintre : La Sainte Trinité et la Vierge à l’enfant dans le chœur (1938) une Nouvelle Eve et un Sacré Cœur dans les chapelles (1941), le Christ en croix de l’autel (1954), les 14 toiles du magnifique Chemin de croix (1942), et le Martyr de Saint-Laurent (1938-1942), toile de 10,5 m x 7,2 m formant une fresque murale classée aux Monuments historiques en 2001.   


 


















L'étape s'achève par la visite du prieuré du couvent fontevriste de Saint-Laurent dont il ne reste que l’imposant mur ouest. Fondé en 1151, le premier couvent sera détruit au milieu du XVème siècle. Partiellement restauré, il sera vendu aux enchères en 1797.
 


Quatrième étape : Riolas 

Après cette matinée riche en découvertes, nous nous attablons au restaurant « Chez Jeanne la fermière » pour déguster un bon repas, en débutant par une réconfortante soupe au choux.

 
 


Cinquième étape : Boussens 

Nous terminons notre périple avec la découverte des sept toiles champêtres de la salle de mariage de la mairie peintes en 1954 sur la demande du maire.
Ce nouveau cycle des saisons évoque l’évolution économique du village à travers ses ressources agricoles et industrielles. Les couleurs des motifs paysagers s’opposent aux camaïeux de gris des saynètes champêtres et semblent annoncer les temps révolus.






Pour en savoir plus sur l’ensemble de l'œuvre foisonnante et éclectique de ce peintre passionné, un livre écrit par sa petite-nièce Brigitte Gaston-Lagorre :

René Gaston-Lagorre, de l’académisme à l’abstraction
ISBN : 978-2-917971-29-1