Le samedi 19 janvier, dans le cadre du Pavillon Blanc de Colomiers c’était la Nuit de la Lecture, une soirée exceptionnelle, conviviale, ludique, avec des plages sonores, un océan de livres, des paysages numériques. En chiffres, cet événement a mobilisé 90 personnes pour accueillir le public (musiciens, agents du Pavillon, bénévoles, artistes…) et 702 personnes ont circulé dans la médiathèque entre 17h et 21h30.
A la nuit tombée, les associations « Des Livres et des Idées » et les éditions N&B ont participé à l’animation de la soirée et se sont transformés en personnel de cabine pour l’embarquement immédiat d’un voyage nocturne autour du monde hors des sentiers battus.
Ces pérégrinations littéraires nous ont permis successivement de traverser le bassin méditerranéen (Liban, Grèce et Algérie) puis de suivre les traces des grands explorateurs : le Sénégal, puis le Japon, la Mongolie et la Russie ; d’un coup d’aile nous avons survolé l’Amérique du Sud (le Chili puis la Colombie), puis, pour terminer, les Etats Unis avec une évocation de la « Beat Génération » et pour conclure, un texte tiré de l’œuvre du prix Nobel de littérature 2016 : Bob Dylan.
Jean-Claude, Christine, André, Emma, Jean-Yves, Patrick, Marie-France, Cathy et Dominique se sont succédé pour entraîner nos auditeurs dans ce périple au long cours avec des textes extraits de :
Les mots étaient des loups de Venus Khoury Ghata, Grecques d'Antigone Trogadis, Knossos et Lindos deux poèmes d’André Bordes, Boulevard des Orangers de Mireille Piris, Souffles de Birago Diop, Le Samouraï de l’époque Edo de Marlène Sainte Marie Perrin, Bateaux de papiers de Jean-Louis Simon, Docteur Jivago de Boris Pasternak, L’églantier fleurit d'Anna Akhmatova,La fin du chant de Galsan Tschinag, Canto General de Pablo Neruda, Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, Poèmes et Antipoèmes de Nicanor Parra, Sur la Route de Jack Kerouac, Arbres d’hiver de Sylvia Plath et Girl from the North Country chanson de Bob Dylan.
La soirée a été animée par Jean-Luc Brunel avec l’aide de quelques amis qui partagent avec lui cette passion pour le célèbre commissaire, pour ses contrepèteries et ses calembours.
Notre voyage au pays de son abondante bibliographie (300 romans, dont 175 aventures de San Antonio, 220 millions de livres vendus) s’est poursuivi par un quiz sur les titres improbables de ses œuvres :
Céréales killer
Ne soldez pas grand-mère, elle brosse encore
Ceci est bien une pipe
Le pétomane ne répond plus
La Matrone des sleepinges
En avant la moujik
Bosphore et fais reluire
...
La biographie de Frédéric Dard (ses origines modestes, son infirmité, ses rencontres improbables et sa soif de reconnaissance…) déroulée avec talent nous a donné du personnage un éclairage différent : celui d’un écrivain qui rêvait de prix littéraires et que le succès populaire a enfermé dans une carrière qui ne l’a jamais pleinement satisfait.
Au cours de la soirée, nous avons aussi découvert un véritable culte pour son œuvre que l’association « Les Amis de San Antonio » continue
à entretenir “pieusement” en rendant hommage à cet univers peuplé de 8
500 personnages imaginaires : des dictionnaires, des thèses
universitaires, des objets et livres rares et même un hymne, celui de la
« Marche des matelassiers » que Bourvil en son temps avait interprété.
Règlez-lui son compte : Pour les amateurs de San-Antonio, ce livre constitue un événement. En effet, il s’agit du premier roman.
La crève : Ecrit juste après la Libération, La Crève est un huis clos à quatre voix, portrait rageur et fulgurant d’une famille qui règle ses comptes dans la chambre sordide où ses membres se cachent des maquisards
La vieille qui marchait dans la mer: Lady M. est une vieille dame de plus de quatre-vingts ans un peu indigne qui mène une vie d’escroc de haut vol avec un jeune plagiste et un ancien diplomate roumain. Publié sous son vrai nom, il ne fait pas partie de la série des San-Antonio. Le roman a été adapté au cinéma avec Jeanne Moreau dans le rôle principal.
Le maitre de plaisir : Entre les palaces suisses et le Beyrouth voluptueux des années 50, un comédien fini devient l’amant d’une vieille milliardaire libanaise sous le regard en apparence complaisant du mari. D’une liaison aussi dangereuse qu’obscène, on peut attendre le pire.
