14/04/2019

Sortie à Mirepoix

La sortie des livres et des idées en terre d’Ariège s’est déroulée le dimanche 14 avril 2019 avec la présence de notre amie Raymonde dont nous avons fêté pendant le repas le 91ème anniversaire. 
MIREPOIX
Une guide que l’on devinait profondément attachée à son territoire, à la fois compétente, sympathique et bienveillante à l’égard de notre petite troupe souvent dissipée nous a accompagnés au fil de cette journée pour successivement nous faire découvrir Mirepoix.

Dépendante du comté de Foix, la ville fut gagnée par le catharisme à la fin du XIIe siècle. Un concile en 1206 y rassembla 600 cathares. La ville fut prise en 1209 par Simon de Montfort qu’il donna à un de ses lieutenants Guy de Lévis (originaire du village de Lévis-Saint-Nom dans les Yvelines) donnant naissance à la puissante famille languedocienne de Lévis-Mirepoix.


La ville, initialement établie près du lit de l’Hers, sur sa rive droite, est inondée suite à la rupture du lac de Puivert par une violente crue qui emporte la majeure partie de la population provoquant plus de mille morts. Elle a été rebâtie immédiatement sur une terrasse naturelle surélevée de l’autre rive de la rivière.

Mirepoix fut un évêché jusqu’en 1801 et de cette époque subsiste l’ancienne cathédrale Saint-Maurice et le palais épiscopal, bâtiment de style Renaissance, construit à la demande de Philippe de Lévis (1466-1537).







La place centrale est entourée de maisons à colombages aux couleurs vives dont nous avons découvert avec bonheur les décors sculptés de la maison des Consuls : cent têtes et personnages caractéristiques de l’imagerie médiévale (tortues, oiseaux, figures obscènes ou tragiques, etc.) ornent ses poutres.

Un excellent repas très convivial au restaurant des Minotiers a été le point d’orgue de notre visite, gentillesse du service et qualité des plats ont été appréciées par tous.


CAMON
La tradition veut que ce soit Charlemagne qui ait, en 778, au retour de Roncevaux fondé un monastère sur cette petite éminence rocheuse située dans une courbe de l’Hers. Au XIIe siècle elle en devint un simple prieuré. Le 18 juin 1279, l’abbaye avec ses fortifications fut aussi détruite par la rupture du barrage de Puivert.

C’est Philippe de Lévis-Mirepoix, évêque de Mirepoix et prieur de Camon, qui va reconstruire au début du XVIe siècle l’ensemble des bâtiments que l’on a pu visiter avec notre guide, les aménagements intérieurs du XVIII° siècle témoignent également d’une magnificence que justifie le puissant rayonnement de l’abbaye.





Camon, c’est aussi le village aux cent rosiers, depuis la brillante idée de ses édiles de fournir gratuitement un rosier à chaque habitant ; le village s’habille ainsi de couleurs et de senteurs dès le mois de mai... malheureusement nous y étions en avril.




LE CHÂTEAU DE LAGARDE

Construit à partir du XIe siècle, le roi d’Aragon Ramire Ier de Navarre en fait d’abord en une tour de garde au nord de son royaume puis la famille Lévis seigneurs de l’Ile-de-France, vainqueurs de la croisade des Albigeois, édifie un château au XIVe siècle sur une colline dominant la vallée de l’Hers-Vif.

Il fut l’objet au cours des siècles de nombreux remaniements, dans un premier temps il est défensif (jusqu’au milieu du XVIe siècle) puis dans la première moitié du XVIIe siècle, Louise de Roquelaure, veuve d’Alexandre de Lévis-Mirepoix, mort à la guerre en 1637 à Leucate, entreprend une nouvelle série de constructions et d’embellissements qui devaient transformer le château fort en un petit palais fastueux. Grâce à la richesse de sa famille, son intelligence, sa détermination, son admiration pour les châteaux de la Loire, Louise en profite pour créer la galerie des Glaces, une glacière (petite tour ronde) et un étang à poissons. 

Lagarde devient à la veille de la Révolution un splendide palais d’agrément ; sa grandeur lui fera obtenir le surnom de « Petit Versailles des Pyrénées ». Le château tombe peu à peu à l’abandon et fut en ruines à partir de la Révolution.

La nouvelle propriétaire fait des travaux de débroussaillage de 1986 à 2000. En 2012, celle-ci donnera le château à l’association Per le Castel (« Pour le Château ») avec l’objectif d’animer le lieu. 






NOTRE-DAME DE VALS
Avant de rentrer sur Colomiers un petit groupe a profité du voyage de retour pour visiter l’église Notre-Dame de Vals semi-rupestre à trois niveaux. Le site est magnifique et à l’intérieur nous avons pu admirer de superbes fresques romanes datées du début du XIIe siècle.