01/02/2013

L'HISTOIRE DES MUSEES

L’idée de « Musée » remonte à l’antiquité Grecque et n’avait pas tout à fait le sens commun d’aujourd’hui, pour preuve la définition de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert : 
« Musée, lieu de la ville d’Alexandrie en Egypte, où l’on entretenait, aux dépens du public, un certain nombre de gens de lettres distingués par leur mérite, comme l’on entretenait à Athènes dans le Prytanée des personnes qui avaient rendu des services importants à la République. Le nom des muses, déesses et protectrices des Beaux-Arts, était incontestablement la source de celui du Musée. […] Le mot de Musée a reçu depuis un sens plus étendu et on l’applique aujourd’hui à tout endroit où sont enfermées les choses qui ont un rapport immédiat aux arts et aux muses. »

La pratique des collections a toujours existé (trésors des temples anciens, reliques des églises médiévales) mais elle se développe avec la Renaissance en cherchant d’abord les vestiges de l’Antiquité romaine (Exemple : à Côme, Paolo Giovio, un historien humaniste, organise les premiers musées d’histoire avec 400 portraits peints classés qu’il installe dans une maison spéciale en 1543, appelée « musée »).  
C’est aussi à cette époque que se répand une autre forme de collection, « le cabinet de curiosités », où l’on place toutes les bizarreries de la création ramenées par les voyageurs : minéraux, animaux, plantes, instruments scientifiques, innovations techniques…

Au XVIIIe siècle, les souverains sont persuadés que la communication des connaissances est la condition du progrès : nombreuses créations de cabinets, de galeries en Angleterre, Russie, Italie, France.  
En 1750, Louis XV ouvre au public une galerie du palais du Luxembourg « pour que le peuple voie et s’instruise » ; en 1753, est officiellement signé l’acte de fondation du British Muséum.
Dès 1789, la Révolution Française met en route le grand processus d’appropriation des « biens nationaux ». Mais en même temps, elle est aux prises, avec la tentation du « vandalisme », de la destruction de ce qui rappelle l’Ancien Régime. Pour assurer la sauvegarde de ces richesses, elle devra créer un espace neutre, qui fasse oublier leur signification religieuse, monarchique ou féodale : ce sera le Musée.  
Le Muséum central des Arts (nom révolutionnaire du Louvre) ouvre ses portes le 10 août 1793. Gratuit, il est ouvert en priorité aux artistes, et au public en fin de semaine. Les oeuvres, pour la plupart des peintures des collections royales ou des saisies des biens des émigrés sont disposées dans le Salon Carré et la Grande Galerie.
En 1793, le Jardin des Plantes crée par Buffon devient Muséum National d’Histoire Naturelle et en 1799, le Conservatoire des Arts et Métiers est ouvert au public.

Le Consulat crée un réseau des musées en province à partir des richesses du Muséum des Arts, sur proposition du ministre de l’Intérieur Chaptal en 1801 (lots répartis dans 15 villes). L’arrêté Chaptal marque la naissance des musées de province, musées placés sous la responsabilité des villes, mais aussi sous la tutelle de l’Etat.  
Au XIXe siècle on assiste à une alliance de l’art et de l’industrie, le musée se veut à la fois conservateur du passé et facteur de progrès.
 
Plus près de nous le musée investit des anciens lieux improbables (Abattoirs, Gare d’Orsay) pour y introduire et y mettre en valeur les oeuvres d’art. Les bâtiments construits à cet usage deviennent par eux même des oeuvres d’art, mais ceci est une autre histoire, que nous aurons peut être l’occasion d’approfondir au cours d’une prochaine soirée. 
  
Voici la liste des documents qui ont servis de base à Nicole et Michel pour préparer cette présentation :

DVD : LA BATAILLE DES MUSEES Tourancheau Philippe

LIVRES :
  • UNE HISTOIRE DES MUSEES EN FRANCE Poulot Dominique
  • L’INVENTION DES MUSEES Schaer Roland
  • LE NOUVEL AGE DES MUSEES Les institutions culturelles
  • LE MUSEE DU PRADO
  • RODIN : le musée et ses collections
  • Nouveaux regards sur les musées de Paris
  • L’ODYSEE DES MUSEES Fontanelle
  • NOUVEAUX MUSEES Barrenneche