10/06/2017

VOYAGE A BORDEAUX

Vendredi 9 juin
 

Après une rapide installation dans notre hôtel B&B de Bègles, idéalement situé à proximité du TRAM, nous nous sommes réunis pour un pique-nique de retrouvailles sur les bords de Garonne.
Une Garonne large, presque déjà un estuaire, dont le flot s’inverse au rythme des marées n’a qu’une ressemblance lointaine avec notre rivière tout juste descendue des Pyrénées.
Le pont de pierre

Le ciel Bordelais était bien menaçant mais a eu finalement pitié d’une poignée de Toulousains un peu bruyants et dissipés qui ont pu ainsi finir une soirée bien agréable dans un espace vert au beau milieu de la ville.
Le retour rapide vers l’hôtel après une longue journée nous a fait apprécier le TRAM qui nous simplifiera nos trajets pendant tout le séjour.
    

Samedi 10 juin

Notre organisatrice nous l’avait précisé : « Pour la visite de la ville prévoir de bonnes chaussures » ; et la suite nous a prouvé qu’elle avait raison.
Premier contact avec le centre-ville de Bordeaux : le Grand Théâtre et la place de la Comédie. Des perspectives haussmanniennes (ici on dirait tournisiennes) une élégance et une certaine unicité de l’architecture des XVIIIe et XIXe donne cet air plus « bourgeois » à la ville qui la différencie de Toulouse plus « médiévale ».

Le Grand Théâtre

Place de la Comédie
Notre guide nous entraine alors sous un beau soleil dans une visite détaillée et brillamment commentée.
Place du Parlement


   La fontaine des Girondins
Place des Quinconces
Porte Cailhau

Place du Palais
Bordeaux la ville antique, capitale administrative de la province romaine d’Aquitaine (les rues Sainte-Catherine et Saint-Rémi sont les vestiges des axes principaux de cette époque : le decumanus et le cardo maximus).
Puis au XIIe siècle, la ville est alors rattachée à la couronne anglaise. Elle le restera pendant trois siècles, tout comme l’Aquitaine qui, prononcée à l’anglaise, devient la Guyenne.
L’église Saint Pierre dans le quartier du port (ancienne embouchure de la Dévéze autour de laquelle s’est construite la ville primitive) est un des rares témoins du Bordeaux médiéval.
Le retour à la couronne de France sonne le glas de la prospérité de la ville, des conflits opposent les Bordelais au pouvoir royal ; le roi décide d’agrandir la forteresse du château Trompette et les canons des forts sont autant tournés vers l’extérieur que vers l’intérieur : On se méfie des Bordelais !

Bordeaux connaît son second apogée du milieu du XVIIe siècle jusqu'à la Révolution française. Cette prospérité provient à nouveau de son port, qui va devenir le premier port du royaume... La ville commerce le vin, mais aussi le sucre colonial et les esclaves.

L’église Notre Dame de style baroque a été conçue par l’architecte du roi et grand urbaniste de Bordeaux ; nous traversons des rues et petites places agréablement ombragées ou il ferait bon musarder mais la ville reste encore à découvrir…
L’incontournable place de la Bourse et son miroir d’eau dans cette belle perspective des quais sont, sans conteste, le temps fort de notre visite. Les bâtiments qui entourent la place étaient destinés à servir de somptueux écrin à la statue équestre du roi de France Louis XV malheureusement détruite à la Révolution. 
Et ce miroir d’eau, idée de génie à la fois pour la vision des bâtiments dans le reflet et pour le rafraichissant brouillard (pouvant atteindre jusqu'à 2 mètres de hauteur) que nous avons expérimenté dans une fin de matinée qui devenait de plus en plus chaude. En fonctionnement depuis 2006, il présente une superficie de 3 450 m², ce qui en fait le plus grand du monde.
Le restaurant « Le chaudron Saint Rémi » s’est révélé une bonne adresse à la fois par l’accueil que par la qualité du repas.

Quelques péripéties à l’entrée du Grand Théâtre que nous n’avons pu visiter que par demi-groupe. Inauguré le 7 avril 1780, le Grand-Théâtre de Bordeaux, œuvre de Victor Louis, Prix de Rome et membre éminent de la loge maçonnique, est réputé encore aujourd'hui comme l'un des plus beaux théâtres du monde. Près d'un siècle plus tard, le grand escalier inspirera Charles Garnier pour le dessin de celui de l’Opéra de Paris.

Cette visite nous a enrichis sur le plan du vocabulaire et ouvert des perspectives : il existe un endroit (au moins au théâtre) au-dessus du « paradis » : c’est l’« attique »… Etre au-dessus du paradis : tout un programme !
     
Afin de compléter notre connaissance de la ville, deux visites s’imposent pour des épicuriens amoureux de livres : celle des cannelés « Baillardran » temple de la gourmandise et celle de la librairie Mollat, première librairie indépendante française.

Le repas du soir dans la brasserie « Le Plana » – la famille de la célèbre interprète de "Viva Espana" et "Riquita" a habité à l’emplacement de l’actuel restaurant. Cette soirée a été un moment convivial au cœur de la ville dans la chaleur d’une nuit d’été.
 
Dimanche 11 juin
 

Une autre institution omniprésente pendant notre visite de la ville c’est le vin. Il est à l’origine de la prospérité de Bordeaux et les grandes familles bordelaises y vouent un véritable culte. Il fallait une cathédrale à la hauteur de ce culte païen : c’est la Cité du Vin dont la flèche de 55 m de haut s’impose dans le ciel bordelais.
Gigantesque, elle s’étend sur 13 350 m² répartis sur 10 niveaux. C’est un voyage à travers le temps et l’espace à la découverte du vin dans ses dimensions culturelle, civilisationnelle, patrimoniale et universelle : plus de 10 heures de contenus de visite grâce à plus de 120 productions audiovisuelles et un outil numérique qui accompagne le visiteur pour une découverte personnalisée.





Nous avons terminé la visite de la cité du Vin par une dégustation au Belvédère. La cerise sur le gâteau : depuis la terrasse, la vue panoramique sur Bordeaux et le pont levant Chaban-Delmas, ouvert à la circulation en mars 2013, autre merveille architecturale.

Pour notre brunch du midi, nous avons visité un lieu alternatif, Darwin, installé dans la vaste friche de la caserne Niel depuis le départ des militaires en 2005. Ce haut lieu du graff et du street-art est situé sur ces berges de la rive droite longtemps réputées « malfamées » dans ce Bordeaux portuaire et ouvrier du quartier de la Bastide.



Un grand merci à Emma et Claude qui nous ont
concocté un beau week-end de fin de saison.

Photos de Maryse