Poème épique argentin de José Hernández
Présenté par Diana
« Plus mon poème se rapprochera littérairement des constructions savantes alambiquées... plus il se détournera du chemin qui mène au rancho. Et sans vouloir offenser les lecteurs éduqués, sachez que le Martin Fierro a son lycée à la Pampa. »
José Hernández (1834-1886) est né dans la Chacra de Pueyrredón, d'une vieille famille créole. À l'image du pays, cette famille est divisée – fédérale du côté paternel, unitaire du côté maternel – comme le sera souvent Hernández lui-même.
Séparé de ses parents par les événements, Hernández est élevé par une tante et passe son enfance dans la pampa où il se familiarise avec la vie des gauchos.
Séparé de ses parents par les événements, Hernández est élevé par une tante et passe son enfance dans la pampa où il se familiarise avec la vie des gauchos.
En 1853, il s'engage comme soldat et participe à la bataille de Caseros qui marque la chute du dictateur Rosas. Dès lors, il ne connaît plus de répit. Commerçant, fonctionnaire, soldat, journaliste, il collabore activement à presque tous les complots et soulèvements contre le pouvoir centralisateur de Buenos Aires. Il doit s'exiler dans les provinces du Nord, au Brésil, en Uruguay. Directeur de journal, il attaque durement les gens en place, Mitre et Sarmiento. Ses démêlés avec ce dernier ne se comptent plus.
En 1863, Hernández écrit une « Vida del Chacho » qui, autant qu'un panégyrique du caudillo gaucho, est une critique acerbe de Sarmiento. En 1872, à l'occasion d'une des nombreuses conspirations contre le pouvoir central, Sarmiento met à prix la tête d'Hernández.
Après la parution de « El Gaucho Martín Fierro », Hernández s'engage dans la voie de la réconciliation. Il est toujours un opposant, mais son activité politique se normalise : il gravit les échelons de la hiérarchie maçonnique, il est élu député, puis sénateur. « La Vuelta de Martín Fierro » laisse apparaître déjà cet apaisement qui s'affirme dans sa dernière œuvre.
Le poème « Martín Fierro » (1872 - 13 chapitres - 395 sizains) est le récit, fait par le protagoniste, des aventures d'un gaucho. On y voit Martín Fierro dans le calme de sa vie campagnarde et familiale. Embrigadé de force dans les troupes régulières chargées de pacifier la pampa saccagée par les incursions indiennes, Martín Fierro doit quitter son foyer.
À son retour, quelques années plus tard, son rancho a été détruit et sa famille dispersée. Il vit alors en solitaire, se bat en duel au couteau, tue et, pour échapper à la police, va chercher refuge parmi les Indiens insoumis. Ici se termine la première partie du poème.
Dans la seconde partie, « Le Retour de Martín Fierro » (1879 - 33 chapitres - 798 sizains), le gaucho délivre une captive blanche, s'évade du territoire indien et revient vers la « civilisation » où il retrouve ses enfants, déjà grands, à qui il prodigue les conseils que lui inspire son amère expérience. Alors que la première partie du poème est d'une forte intensité dramatique, dans la seconde partie l'action se ralentit à l'extrême. Le personnage principal s'estompe pour faire place aux récits des personnages secondaires. La vivacité de l'action disparaît au profit de longues digressions morales.
À son retour, quelques années plus tard, son rancho a été détruit et sa famille dispersée. Il vit alors en solitaire, se bat en duel au couteau, tue et, pour échapper à la police, va chercher refuge parmi les Indiens insoumis. Ici se termine la première partie du poème.
Dans la seconde partie, « Le Retour de Martín Fierro » (1879 - 33 chapitres - 798 sizains), le gaucho délivre une captive blanche, s'évade du territoire indien et revient vers la « civilisation » où il retrouve ses enfants, déjà grands, à qui il prodigue les conseils que lui inspire son amère expérience. Alors que la première partie du poème est d'une forte intensité dramatique, dans la seconde partie l'action se ralentit à l'extrême. Le personnage principal s'estompe pour faire place aux récits des personnages secondaires. La vivacité de l'action disparaît au profit de longues digressions morales.
Le premier volet était un réquisitoire contre l'injuste sort fait au gaucho ; le second est presque une acceptation indifférente de l'ordre nouveau qui met fin à l'âge d'or de la vie gauchesque. Plus qu'à l'intrigue, somme toute assez banale, l'originalité du poème tient à l'habileté d'une versification sans artifices ostentatoires, à l'emploi pertinent du langage populaire gaucho et à l'exactitude de la psychologie de ce type dans lequel tant d'Argentins se sont reconnus.
Ces traits ont été déterminants pour faire du « Martín Fierro » une œuvre éminemment populaire. Le public de l'époque ne s'y est pas trompé : en six ans, la première édition atteignit un tirage de 48 000 exemplaires, chiffre considérable en Amérique latine, même de nos jours.
Los hermanos sean unidos
porque ésa es la ley primera,
tengan unión verdadera,
en cualquier tiempo que sea,
porque si entre ellos pelean
los devoran los de ajuera.