07/03/2014

Soirée GOYA


Monique et Emma, à l’instar des duos célèbres, tels Erckmann-Chatrian ou les frères Goncourt, ont écrit à quatre mains et présenté avec un séquencement professionnel l’œuvre de Francisco de Goya y Lucientes indissociable de l’histoire de l’Espagne entre Philippe V et Ferdinand VII.

En fin de séance, Claude nous a expliqué les techniques de la gravure en taille douce (eau-forte, aquatinte, pointe sèche et tirage) qui utilisées conjointement, permettent d’obtenir une infinie variété d’effets, de traits et de surfaces en demi-tons, du gris le plus clair au noir le plus profond.

FRANCISCO DE GOYA Y LUCIENTES (1746-1828)

La Virgen del Pilar - Saragosse
Goya naît à Fuendetodos, près de Saragosse, en 1746. Il fait son apprentissage en Espagne puis à Rome ou il est fortement influencé, en particulier par les Tiepolo père et fils. 
Revenu en Espagne, il reçoit ses premières commandes (la décoration de la coupole de la Basilique de Saragosse). En 1773, il épouse Josefa, la sœur d'un peintre officiel, Francisco Bayeu. La période de 1773 à 1792 est celle de son ascension sociale.
En 1776, Goya s'essaie à la gravure en exécutant des copies de Diego Velázquez, son véritable et principal maître. En 1779, il peint le portrait du roi Charles III ; en 1780, il est élu à l'unanimité à l'Académie Royale des Beaux-Arts de San Fernando.

Le mannequin de paille

Le peintre de la Cour

Il devient le peintre attitré de l'aristocratie, exécutant maints portraits empreints de force et de finesse tout en étant proche des intellectuels libéraux. Il se consacre aussi aux cartons de tapisserie pour la Manufacture Royale de Santa Bárbara.

C’est à cette époque qu’il noue des liens avec la jeune duchesse d'Albe, dont il peint le portrait. Désormais premier peintre de la Cour, il parachève son talent de portraitiste, notamment dans le tableau implacable de Charles IV et sa famille.

Manuel Osorio de Zuniga

La famille royale de Charles IV
Autoportrait



Caprice N° 43

« Le Sommeil de la Raison engendre des monstres »

Les premiers symptômes de sa maladie se manifestent en 1790 suite à un voyage en Andalousie. En 1792, à la suite d'une crise plus violente avec paralysie temporaire et affaiblissement de la vue, il apprend que sa surdité est irréversible.
Pendant un an, il ne produit rien. Il ne recommence à peindre qu'au cours de l'été 1793 et c’est un véritable tournant dans son œuvre. 



Légèreté et hardiesse de J. Apiñani

 Son démon se libère, un incontrôlable processus d'associations et de résurgences psychiques se déclenche. Ses peintures expriment la violence et le tragique : Scènes de corrida, Vendeurs de marionnettes, Attaque de brigands contre une diligence, Naufrage, Incendie nocturne, Le Préau des Fous...



Autoportrait

Le graveur caricaturiste 

Goya choisit une nouvelle technique d’expression artistique : la gravure. Il publie ses séries d'eaux-fortes et d’aquatinte, procédé auquel il va donner ses lettres de noblesse. 
La gravure convient à ses nouvelles exigences : exalter la lumière, contraster encore les clairs obscurs, accentuer les traits et créer une tension dans l’image. 




Les Caprices
 
Goya, proche des Lumières, partage leurs réflexions sur les défauts de la société de son époque. Commencée en 1792, après sa maladie et sa surdité, la série des « Caprices » (Los Caprichos) est un recueil de quatre-vingt planches dans lequel Goya critique la classe politique, sociale et religieuse et adopte le genre de la caricature, caustique mais moralisatrice. 
Dans ces compositions gravées, l’artiste s’en prend à la royauté, à l’aristocratie, aux ministres, aux institutions et porte des attaques, particulièrement audacieuses pour l’époque, contre la religion et l’Inquisition, et dont la portée satirique se dissimule sous la fantaisie d’un monde fantastique peuplé de démons.
Ils se pomponnent
Inquisition
Beaux conseils
Édités en 1799 « Les Caprices » sont immédiatement censurés et Goya offrira ses planches au roi d’Espagne pour ne plus être inquiété par l’Inquisition.

« Les désastres de la guerre »

La Révolution Française, en laquelle il avait mis des espoirs, dérape vers la violence et la terreur. L'extension des guerres napoléoniennes à l'Espagne, en 1808, inspire à Goya une série d'eaux-fortes, intitulée les « Désastres de la guerre » – réquisitoire pathétique, voire insoutenable –, puis les tableaux magistraux « El dos de mayo » et « El tres de mayo » qui célèbrent la résistance des Espagnols. 

Scène de la guerre d'Espagne
Je l'ai vu






Fait héroïque avec des morts
Le trois mai


Belles au balcon
Autoportrait au lunettes

En 1819, il se retire à Carabanchel appelée « La Quinta del Sordo » (la maison du sourd). Il entreprend de décorer les murs d'une série de quatorze fresques, les « Peintures noires », avec la technique de l'huile al secco
Goya se livre également à des études sur la vie populaire : Majas au balcon, Enterrement de la sardine,  Forgerons…



Pèlerinage à La fontaine de Saint Isidore

                                                  Bordeaux
Goya et son docteur
La laitière de Bordeaux

L'absolutisme de Ferdinand VII pousse Goya à quitter l'Espagne. En 1824, il s'installe à Bordeaux.
Les classes humbles et les marginaux ont une place prépondérante dans les dessins de cette période.
Atteint d'une tumeur et victime d'une chute, il décède à Bordeaux, en avril 1828, à  l'âge de 82 ans.