Jean Zay nait
le 6 août 1904 à Orléans dans le Loiret. Son père est issu d'une
famille juive lorraine et sa mère appartient à une
famille d'agriculteurs beaucerons et protestants.
Jean Zay et sa sœur |
Jean Zay est un brillant élève boursier au lycée Pothier de la ville, puis un étudiant en droit, passionné de littérature et de journalisme.
Il devient avocat en 1928, puis est élu député radical du Loiret en 1932. Réélu en 1936, il devient Ministre de l'Education Nationale et des Beaux-Arts de 1936 à 1939 Il reste à son poste sous les divers gouvernements du Front Populaire qui se succèdent jusqu'à sa démission le 2 septembre 1939 afin de rejoindre l'armée combattante.
Il a mis une grande volonté à démocratiser et moderniser le système scolaire français. Nous lui devons de nombreuses réformes dans le domaine de l’Education notamment l’unification du Primaire, de nouvelles instructions pédagogiques qui invitaient déjà aux méthodes actives, l’obligation scolaire à 14 ans, l’accès aux bourses, les premiers pas des services d’orientation, l’amélioration de la formation des enseignants et le développement de la recherche pédagogique, le développement de l’éducation physique, le développement des classes transplantées…
Dans ses attributions figurait également la culture française. Dans ce domaine, il ne resta pas non plus inactif : il crée le Musée de l'Homme, le Musée d'Art Moderne, il réorganise les théâtres nationaux, développe la lecture publique et est à l'origine du CNRS. Il encourage par ailleurs le principe des bibliothèques mobiles (les bibliobus) et propose également la création du Festival de Cannes.
Engagé volontaire en 1939, il s'embarque sur le Massilia en juin 1940 avec les parlementaires opposés à l'armistice pour rejoindre l’Afrique du Nord. Pierre Mendès France, Pierre Viénot, Alex Wiltzer et Jean Zay, sont arrêtés le 31 août 1940 à Casablanca puis rapatriés en métropole et traduits devant le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand pour « désertion devant l'ennemi ».
En octobre 1940, Vichy le condamne à la déportation à vie et à la dégradation militaire. Sa peine est commuée en internement et il est incarcéré à Riom.
C’est dans sa prison qu’il est enlevé le 20 juin 1944 par des miliciens français déguisés en résistants. Ces derniers l'abattront à Molles, dans l'Allier, puis le jetteront dans un puits. Il avait 40 ans. Son corps ne sera retrouvé qu'en 1946.
Juif par son père, protestant par sa mère, franc-maçon et radical de gauche, il suscitait la haine de la part des nazis et miliciens en raison de ses convictions et de son combat contre le nazisme.
« Le Drapeau » que Zay a écrit à 19 ans, en 1924, à l’occasion d’un jeu littéraire d’étudiant est un poème en prose, humaniste, empli de la fureur d’une génération qui rejette la culture de guerre après y avoir adhéré de tout son cœur à l’école de 14-18. C’est encore ce texte que les nationalistes de tout poil mettent en exergue en 2014 pour salir sa mémoire et contester la décision du président François Hollande de transférer au Panthéon les cendres de Jean Zay.