"Fenêtres sur cours"
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Sur une proposition de sortie de Marie-France, nous nous sommes retrouvés le 19 mars au Musée des Augustins pour découvrir la première exposition jamais conçue sur le thème des cours intérieures, très présentes pourtant dans la peinture de paysage ou d’architecture.
Une belle promenade picturale pendant laquelle notre groupe a eu quelques coups de cœur, en particulier pour les deux “Patios bleus” et “Crédit municipal” de Santiago Rusiñol (peintre, auteur et dramaturge catalan mentor de Picasso). |
Le musée réunit 90 peintures du XVIe au XXe siècle provenant de collections publiques et privées, françaises et internationales : atriums, patios, cloîtres, cours de palais, de fermes et cours urbaines. Désertes ou peuplées, elles sont une exploration poétique entre paysage, architecture réelle ou imaginée, grande et petites histoire(s) qui parlent essentiellement de l’humain.
L’espace de la cour intérieure est riche d’arrière-plans sociologiques, architecturaux ou historiques. Pour le peintre, c’est un lieu où pulse l’histoire mais également un décor de la vie publique ou privée de ses personnages. Entre intérieur et extérieur, cet espace lui permet d’associer la lumière du jour et l’ombre protectrice de l’intimité, la pompe des grands événements et la chaleur du foyer.
La thématique est illustrée avec des tableaux du XVIe au XXe siècle sans exclusivité d’école ou de mouvement artistique. Certaines périodes bénéficient d’un éclairage particulier : le XVIIe siècle nordique pour les cours de tavernes, de maisons ou de palais fantasmagoriques ; les peintres d’architecture italiens du XVIIIe siècle ; le XIXe siècle français pour les cloîtres reconstitués à la troubadour ou laissés à l’état de ruines, le goût néo-grec et ses atriums, les réalismes et leur regard chirurgical porté sur la misère urbaine ; l’orientalisme avec son appétence pour les patios ainsi que l’impressionnisme dans sa captation du plein air ; le XXe siècle enfin avec des visions décalées ou poétiques de ce lieu de toutes les mélancolies.
Les tableaux sont présentés dans un parcours scénographique composé de sept sections :
L’atrium et le patio
Du péplum à l’orientalisme |
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Santiago Rusiñol – Patios bleus |
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William Bouguereau – Ulysse reconnu
par sa nourrice à son retour de Troie |
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Edme Alfred Alexis Dehodencq
Cour de maison marocaine |
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Le cloître
Entre pittoresque
et mysticisme
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Henri Rachou – Méditation
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Gianfilippo Usellini
Le Parachute |
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La cour de ferme
L’air de la campagne |
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Bourdon – Le Repos des colporteurs |
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Corot – Cour d'une maison
de paysans aux environs de Paris |
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La cour comme lieu de vie
Sociabilités entre quatre murs |
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Pierre Duval Le Camus père
Les Cancans chez la portière |
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René Joseph Gilbert
L'hôtel-restaurant Fournaise |
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La cour de palais
Scénographie et splendeur |
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Constantin Hansen
La cour du Palazzo Vecchio |
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Jean-Baptiste Berlot
Ruines d'un bain antique |
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La cour urbaine
Surprise et métamorphoses
de la ville |
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Gianfilippo Usellini
Le Nuvole |
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François Bonvin – Le cochon |
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La cour, théâtre
de l’Histoire |
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Jules Girardet
Louise Michel à Satory |
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Robert-Fleury – Le docteur Pinel
libérant les aliénées à la Salpêtrière |
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Et également :
Fabius Brest : Cour de caravansérail à Trébizonde
Antoinette Cécile Hortense Lescot : Le jeu de la main chaude
François-Marie Firmin : Les convalescents
Paul Vredeman de Vries et Adriaen Van Nieulandt : Salomon accueillant la reine de Saba dans son palais
Allessandro Magnasco : L'arrivée et l'Interrogatoire des galériens dans la prison de Gênes
Hubert Robert : L’École de chirurgie en construction
...
L'exposition,
par la diversité de ses œuvres, offre des contrepoints intéressants
dans la mesure ou certains tableaux peuvent évoquer la « banalité »
d'une cour de ferme alors que d'autres organisent l'irruption du sacré,
du fait religieux. La poésie a cette force de pouvoir mêler le
quotidien et l’extraordinaire comme dans les œuvres d'Usellini : Le
Parachute et le Nuvole. La force esthétique de certaines œuvres et leur
capacité à susciter des émotions permet aussi de trouver de
l'extraordinaire dans l'ordinaire. Au sens qu'un tableau, image fixe
dans un monde en perpétuel mouvement, peut nous inviter dans un
dialogue intime presque silencieux. Un moment rare, rendu possible par
la confrontation matérielle du spectateur et de l’œuvre.
Extraits du dossier pédagogique de l’exposition – Musée des Augustins